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lunes, 19 de junio de 2017

LE PAYS ENTIER PARLE DU PROCES EN COUR D'ASSISES: Farré « coupable » à l'unanimité

Hier, le procès le plus emblématique de ces dernières années en Argentine a enfin connu son épilogue. On ne jugeait pas un homme sans ressources. On jugeait un millionnaire, le PDG d'une entreprise multinationale, vivant dans son luxueux chalet «Martindale » de Pilar ayant assassiné sa femme de 74 coups de couteau devant les avocats des parties durant la requête de divorce. Il ne s'agissait pas là d'un procès pas comme les autres: un procès en cour d'assises.

Nous savons bien que la justice professionnelle en Argentine est particulièrement rude pour les plus démunis mais hésitante, laxiste et bancale avec les riches ou les puissants. Qu'allait-il se passer désormais avec le jury ? Agirait-il de la même façon? Parviendrait-il à un verdict à l'unanimité? Plaiderait-il une peine de réclusion à perpétuité? Déclarerait-il Farré non coupable des charges portées contre lui.

La température du pays a brutalement changé Tous les ingrédients propre à susciter l'intérêt national étaient réunis. Et il en fut ainsi.

Hier, à trois heures de l'après-midi, après presque deux heures de délibération, les jurés ont frappé à la porte de la salle de délibération et ont annoncé qu'ils avaient un verdict. Le pays, paralysé, fut pris d’un suspense comme rarement vu.

Dans les rues, les gens se pressaient dans les bars, face aux téléviseurs, pour suivre en direct le moment tant attendu. Jamais aucune décision judiciaire n'avait provoqué cet effet en Argentine.

Un jeune homme de 35 ans, représentant du jury, était en charge de la lecture du verdict. La tension devint insoutenable:

« NOUS, LE JURY, déclarons à l'unanimité, l'accusé COUPABLE de «féminicide» aggravé par le lien ».

The murderer and the victim, Claudia Schaefer

Salves d’applaudissements et vivats dans la salle, étreintes et émotion chez les parents de la victime : Un sentiment collectif de justice rendue s’est emparé du pays.

Désormais, les médias et le public n’ont de cesse de parler des procès en cour d'assises. L’écrasante puissance du verdict du jury de San Isidro a tout changé. Les journalistes, avocats et public, impatients, ont enfin pu voir le fonctionnement du système. D'abord perplexes, les sceptiques et les plus critiques bien que n’ayant pas radicalement changé d’avis, voient à présent le principe du jury d'un autre œil.

Tout à coup, le procès en cour d'assises s'est retrouvé au centre du débat quant au devenir de notre système judiciaire corrompu. Les membres du jury ont reçu le baptême de feu et ont répondu aux attentes. Une fois de plus ils l’ont fait : Ils ont été à la hauteur et ont prouvé que nos Constituantes de 1853 n’avaient pas tort.

Quelques-unes des phrases de la journée:

« LES JURÉS ONT RÉUSSI LÀ OÙ LES JUGES ONT ÉCHOUÉ »
(Programme TV "Animales Sueltos")

« LE JURY MARQUE UNE ÉPOQUE »
(Soledad Vallejos, Pagina 12)

« LA NOUVELLE JUSTICE : LE PROCÈS EN COUR D’ASSISES »
( Programme TV « TN »)

"12 A 0 CINGLANT POUR FARRÉ"
(Diario Cronica)

« JUSTICE A ÉTÉ FAITE. LE JURY S'EST RÉVÉLÉ RAPIDE, EFFICACE ET INTÈGRE DANS TOUTES LES AFFAIRES QU'IL A EU À RÉSOUDRE"
(Jorge Sandro, Procureur)

« LE VERDICT A APPORTÉ SOULAGEMENT, PAIX ET JUSTICE"
(Sandra Schaeffer, sœur de la victime)